Page titre de Il Petrarca, publié à Lyon, par Jean de Tournes (1545)

Gallica Bibliothèque nationale de France

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Le nom de Maurice Scève reste associé à la découverte du tombeau de Laure, l'inspiratrice du Canzoniere  de Pétrarque. L'influence de Pétrarque (1304-1374) sur Délie a souvent été soulignée. Plusieurs dizains font allusion au grand poète italien et le nom d'Avignon y est cité. 

 

Le tombeau aurait été découvert en 1533,  dans la chapelle de la Sainte-Croix au couvent Saint-François des Cordeliers d'Avignon, près de 2oo ans après la mort de Laure. Cependant, on ne dispose d'aucun écrit de Maurice Scève à ce sujet et la découverte a aussitôt été mise en doute par des érudits contemporains. Tout ce qu'on en sait provient d'une épitre en italien de Jean de Tournes dédiée « A non men virtuoso, che dotto M. Mauritio Scæva" qui figure en préface de son édition de Il Pétrarca, parue en 1545, douze ans après l'événement.

 

Jean de Tournes affirme avoir recueilli le récit de la bouche même de Maurice Scève. Il reproduit le sonnet en italien trouvé dans la tombe, attribué à Pétrarque, et le poème ajouté par François 1er lors de son passage.

 

Aujourd'hui, les traces de cette tombe, les poèmes et la médaille  qui aurait permis à Maurice Scève d'identifier Laure ont disparu. Le doute sur la véracité de cette découverte subsiste, mais le récit de Jean de Tournes reste fondateur d'un mythe : la France de François Ier recueillant l'héritage glorieux de Pétrarque. Le français est consacré à l'égal de l'italien comme langue de haute poésie et Délie deviendra une nouvelle Laure.



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Il Pétrarca, édité par Jean de Tournes en 1545